jeudi 31 mai 2018

Deux nouveautés coup de cœur !

Quand mes deux autrices chouchou sortent un nouveau livre, c'est la fête !



La première est américaine, j'ai aimé tous ses romans publiés chez Rue Fromentin et celui-ci ne fait pas exception !


Courtney J. Sullivan nous parle dans Les Anges et tous les Saints de deux sœurs, qui quittent leur Irlande natale pour Boston dans les années 50. L'aînée, Nora doit se marier et sa petite sœur, Theresa, l'accompagne dans cette nouvelle vie. 
Pour la première, les Etats-Unis représentent les responsabilités et le déchirement de l'exil alors que pour Theresa, c'est une chance de vivre une nouvelle vie. Celle-ci écume les bals et tombe follement amoureuse. Quand elle tombe enceinte à 16 ans, Nora décide d'adopter l'enfant à naître comme s'il était le sien, dans le secret le plus complet. Cet événement sépare les deux femmes de façon brutale...

50 ans plus tard, un événement douloureux les force à reprendre contact. Alors que Nora a construit une famille, c'est à cette occasion que tous les secrets de famille et rancœurs enfouis ressortent.

Un roman choral à l'américaine comme on les adore avec des personnages attachants. Juste, touchant, passionnant... bref lisez-le !

*


La seconde est sarde et... j'ai aussi aimé tous ses romans ! Publiés aux éditions Liana Levi, ils nous transportent sur son île et nous charment à chaque fois !

Milena Agus aime explorer le thème de la famille, de ses transmissions mais aussi de ses cassures. Dans Terres Promises, nous rencontrons un jeune couple fiancé depuis bien avant la guerre. Lorsqu'ils peuvent enfin se marier, ils quittent la Sardaigne pour le Continent car la jeune épouse se répète depuis des années qu'elle ne comprend pas "comment peut-on vivre dans un endroit pareil ?". Pourtant, arrivée en terre promise, elle déchante vite et son île lui manque. Ils y retournent donc avec leur fille, Felicita. Celle-ci aura sa propre famille et voudra aussi quitter son village, mais pour voir la mer uniquement. Qu'est-ce dont alors la terre promise ? Est-ce réellement un lieu ? Ou un foyer ? 

Ce roman emprunt de poésie et de fantaisie nous dépayse ! Parfait pour cet été ! 


Les Anges et tous les Saints, de Courtney J. Sullvian, éditions Rue Fromentin, 23 euros.
Terres Promises, de Milena Agus, éditions Liana Levi, 15 euros. 

mercredi 2 mai 2018

La famille parfaite existe-t-elle ?..

Biarritz, la Réunion, sea, surf and sun, Thadée et Zachée ont la jeunesse et la vie devant eux... Bon, bien sûr, c'était sans compter sur le requin.
Car il suffit de peu de choses pour écailler le vernis de la famille parfaite !

Dans ce roman choral, Rebecca LIGHIERI, pseudonyme d'Emmanuelle BAYAMACK-TAM, nous dévoile la face sombre de toutes les familles, les secrets que chacun croit bien cacher, ceux que tout le monde a percé sans que personne ne l'avoue. Et puis bien sûr, les sentiments et ressentiments de ces êtres censés s'aimer quoi qu'il arrive, sans retenue. Mais la biologie ne fait pas tout...
Rebecca LIGHIERI dresse un portrait réaliste, sans concession et nous tient en haleine jusqu'au bout du suspense car, après tout, dans une famille, tout peut arriver !

Les Garçons de l'été est le roman idéal pour les longs week-ends de mai qui s'annoncent, les beaux jours à venir, les vacances d'été, et plus si affinités !
Sur la plage, attention quand même aux requins...

Et si vous êtes convaincu-e-s, pourquoi ne pas découvrir l'autre Emmanuelle BAYAMACK-TAM avec Si tout n'a pas péri avec mon innocence, également disponible chez P.O.L. (19,50€) et chez Folio (7,80€).



Les Garçons de l'été, Rebecca LIGHIERI, éditions P.O.L., 19 euros et éditions Folio, 8,30 euros.

mercredi 25 avril 2018

Déambulations gourmandes et citadines !

Un drôle de petit livre que nous propose là les éditions Sabine WESPIESER !..


Etienne AUGOYARD, Lyonnais exilé depuis quelques décennies, revient dans sa région natale pour réaliser un feuilleton sur les Mères pour le Progrès de Lyon.
Au détour des archives et des rencontres, nous découvrons les vies romanesques de ces cuisinières et entrepreneuses visionnaires, parfois injustement oubliées.
Le narrateur, un peu rêveur, nous entraîne aussi dans les rues du "vieux" Lyon, des traboules de la presqu'île aux pentes de la Croix-Rousse, et nous met l'eau à la bouche avec des recettes typiques ou originales.

Nous on a adoré ! Ça nous a donné envie de (re)partir déambuler à Lyon au plus vite !

(Et au passage, si vous êtes vous aussi pris d'une violente envie de filer vers la Capitale des Gaules, on vous conseille d'aller prendre le goûter en terrasse chez Terre Adélice, puisque le temps s'y prête !)

Mangées, Une histoire des mères lyonnaises,
Catherine SIMON, éditions Sabine WESPIESER, 21 euros.

jeudi 5 avril 2018

Adaptations littéraires en BD


Les adaptations de romans en bandes-dessinées sont toujours un bon moyen de découvrir une oeuvre ! 

Ça se lit forcément plus vite, cela peut rendre le texte accessible à des lecteurs plus jeunes ou cela permet encore de redécouvrir un de nos livres préférés: il n'y a que des avantages ! 

Coup de chance, c'est un genre très la mode en ce moment chez nos dessinateurs de BD. Voici trois titres que nous avons lus et que nous vous conseillons: 



En attendant Bojangles est un roman qui, à sa sortie, a connu un succès fou. C'est l'histoire très poétique d'une famille hors-norme, vivant au gré des fantaisies de la mère. La bande-dessinée est aussi lumineuse que le roman dont elle est tirée et met en couleurs cette belle histoire pas si légère qu'elle en a l'air. 



La bobine d'Alfred est un roman destiné à la jeunesse qui raconte la folle aventure de Harry à Los Angeles. Fils de cuistot, il réussit à intégrer le tournage secret du nouveau film d'Alfred Hitchcock... et les ennuis ne font que commencer ! Cette adaptation plaira à tous, sans distinction d'âge !


Lucie Durbiano, excellente dessinatrice de bandes-dessinées, adapte ici le premier tome de la série des Claudine, romans cultes écrits par Colette en 1900. Son dessin frais et mutin s'accorde parfaitement à l'écriture de Colette et nous fait vivre le quotidien de la jeune Claudine, une écolière effrontée et pleine d'esprit ! 

*

En attendant Bojangles, de Ingrid Chabbert et Carole Morel, Editions Steinkis, 18 euros.
La bobine d'Alfred, de Nicolas Pitz et Malika Ferdjoukh, Rue de Sèvres, 14 euros.
Claudine à l'école, de Lucie Durbiano. Gallimard BD, collection Fétiche, 20 euros.

vendredi 16 mars 2018

Rattrapage en poche !

Si vous les aviez raté (comme moi) lors de leur sortie, voici le moment de vous rattraper avec la sortie en poche de deux romans extraordinaires !


J'ai d'abord lu les Furies, un roman sorti en janvier 2017 aux éditions de l'Olivier. Il a connu un succès international quand Barack Obama a déclaré que c'est l'un des romans qui l'a le plus marqué ces dernières années, et c'est amplement mérité !

Il s'agit en effet d'un roman fascinant. Son titre en version originale, Fates & Furies, évoque parfaitement la dualité ce roman, qui retrace le mariage de Lancelot et Mathilde: leur rencontre flamboyante, leurs déboires, leur ascension... d'abord du point de vue de Lancelot, puis de celui de Mathilde.

Impossible d'en dire trop car cela gâcherait l'intrigue, mais croyez-moi sur parole, ce livre ne vous laissera pas indifférent ! L'écriture, dès les premières pages, nous captive, la deuxième partie du roman vient compléter à merveille la première, tout en nous coupant le souffle. 

C'est A LIRE !



New York Odyssée est sorti en grand format aux éditions Rue Fromentin, qui est mon éditeur chouchou depuis sa première parution en 2012. Jamais déçue, je me suis plongée dans ce roman chorale à l'américaine comme je les adore. 

L'histoire n'est pas très gaie: Irene n'a même pas trente ans lorsqu'on lui diagnostique un cancer. Indépendante depuis le début de sa vie d'adulte, elle ne dit rien au départ à ses amis, de peur de les blesser, ne voulant pas être traitée différemment. Mais la maladie s'installe, ainsi que le rythme des traitements et le groupe organise très vite sa vie autour du cancer d'Irene. Au fil de la lecture, nous faisons connaissance avec les personnages, s'attachant inévitablement à eux - la partie que je préfère ! 

C'est un roman fort et émouvant qui, malgré ses ressemblances avec d'autres livres du genre (Tout ce que j'aimais de Siri Hustvedt ou Les Intéressants de Meg Wolitzer par exemple), réussit à se différencier et à se faire une place durable dans notre coeur. Une très belle découverte !


Les Furies, de Lauren Groff, aux éditions Points, 8.50 euros.
New York Odyssée, de Kristopher Jansma, aux éditions Le Livre de Poche. 8.90 euros. 

mercredi 21 février 2018

Moment d'intensité avec Delphine de Vigan



Les Loyautés est un de ces romans qui vous obsèdent, qui créent une atmosphère dont vous aurez bien du mal à vous défaire tant que vous ne l'aurez pas terminé.

Delphine de Vigan revient après D'Après une histoire vraie, un roman dont elle était l'héroïne, qui mêlait réalité et fiction. Ici, l'autrice laisse de côté son histoire personnelle et familiale car il s'agit bien ici d'un roman où les personnages sont imaginaires.


Hélène est professeure au collège. Elle s'inquiète pour un de ses élèves et finit par se persuader qu'il est victime de violences familiales. Le roman se construit autour de ce point de départ et se glisse à tour de rôle dans la vie des différents personnages. Chacun a ses inquiétudes, ses rêves brisés, ses colères. 

Delphine de Vigan a souhaité avec ce nouveau roman revenir à une histoire plus dense et intense, un roman qu'on aurait envie de lire d'une traite - et c'est le cas. Très différent des ses deux derniers romans, les Loyautés traite de sujets de société tels que les violences familiales et l'alcoolisme chez les adolescents. Pourtant, le thème principal du roman reste l'un des plus propres à l'autrice: l'intimité. Même si la tension monte au fil des pages, nous apprenons surtout plus sur chacun de personnages et leurs aspirations. Delphine de Vigan s'interroge tout au long du livre: qu'est ce que la loyauté ? Y a-t-il plusieurs loyautés, comme le suggère le titre ? C'est en creusant au plus de près de ses héros et héroïnes qu'elle semble trouver la réponse. (A vous de lire pour le savoir !)

Les Loyautés, Delphine de Vigan, éditions JC Lattes. 17 euros. 


mercredi 14 février 2018

Autrice coup de cœur : Maggie Nelson

Le plaisir des traductions, c'est que l'on a pas toujours à attendre des années pour découvrir la nouvelle parution d'un(e) écrivain(e). Le preuve en est avec Maggie Nelson que nous découvrons grâce aux Éditions du Sous-sol ! Une partie rouge est paru en août dernier et ce mois-ci parait déjà son nouvel opus: les Argonautes.

Une partie rouge, n'est pas un roman. Il s'agit de l'histoire de
famille de l'autrice, d'une enquête non résolue, de poésie... Car Maggie Nelson est une poétesse américaine. Dans les années 1970, sa tante âgée d'une vingtaine d'années se fait sauvagement assassiner. L'affaire est classée sans suite et la famille tente de surmonter l'horreur qu'ils ont vécu. Maggie se construit et devient autrice. En 2004, elle s'apprête à sortir un recueil de poésie autour de l'histoire de sa tante lorsqu'elle reçoit un appel : un policier, qui n'a pas arrêté d'enquêter à trouvé un présumé coupable. Le cirque juridique recommence : audiences ; témoignages ; photos ; preuves... Autant de tracas et de douleur, mais aussi un moyen de clore cette affaire ?

L'écriture de Maggie Nelson ne laisse pas indifférent(e) et oscille entre propos personnels et réflexions sur la famille, le genre, l'amour, avec une bonne dose de psychologie selon les livres.

Son nouvel ouvrage s'appelle Les Argonautes et raconte son histoire d'amour avec une femme, devenue homme. Entre essais et poème, ce livre aborde aussi la question des enfants et des couples non conventionnels, du féminisme...

Nous avions assisté à sa venue à la Maison de la poésie, haut lieu des rencontres littéraires parisiennes. Un bonheur ! Concentré de psychologie et de philosophie, les paroles de Maggie Nelson ont fait écho en nous et nous ont conforté dans l'idée qu'elle est une autrice de qualité.




Une autrice à suivre sans hésitation et les éditions du Sous-sol à remercier de nous faire découvrir ses écrits !!




mercredi 7 février 2018

Coup de cœur : hamster et psychologue

" Oh lala non mais oh lala !" Voilà les mots qui résonne dans ma tête à la lecture de Sauveur & Fils, saison 1, 2, 3 et 4. Oh lala que de talent, d'intrigues bien menées, de beaux sentiments, de pensées bien formulées... Véritable coup de génie de Marie-Aude Mural, cette série s'adresse aux ados dès 13 ans et aux adultes.





Elle relate l'histoire de Sauveur, psychologue d'origine martiniquaise travaillant à Orléans. Veuf, il est l'heureux papa de Lazare, un garçon vif et intelligent. Sauveur reçoit ses patients (enfants, ados, adultes ; seul ou en famille) dans son cabinet, attenant à sa maison. Parfois Lazare écoute aux portes... Nous, on suit chaque consultation et la vie quotidienne de Sauveur le bien nommé.



Une galerie de personnage se présente à son cabinet, de l'ado suicidaire à la phobique scolaire en passant par le geek asocial ou les parents en reconversion amoureuse, Sauveur en voit des vertes, mais surtout des pas mûres ! On s'attache à (presque) tout le monde et on enchaîne les chapitres comme si notre vie en dépendait, à l’affût d'un percept psychologique qui pourrait s'appliquer à notre situation... 





Doux, amer, réaliste chaque tome est une friandise et le tout jeune quatrième tome m'emplit d'un sentiment ambivalent : déjà tout lu mais la fin indique clairement une suite, vite vite ! 













Et merci, Marie-Aude Murail !!

vendredi 19 janvier 2018

Françoise Sagan forever

Pour célébrer cette nouvelle année, partons du bon pied avec le retour du classique du mois !

Vous souvenez-vous de cette rubrique ? Un peu délaissée avec l'arrivée de l'été, les manuels scolaires et compagnie, elle revient aujourd'hui avec une lecture à savourer au chaud, sous un plaid. De quoi enchanter ce week-end !

Et qui de mieux que Françoise Sagan pour cela ? L'autrice, célèbre pour avoir écrit Bonjour tristesse à dix-huit ans, a toujours fasciné par son mode de vie, son allure ou son goût pour la vitesse et les casinos. Son oeuvre, riche de romans, de pièces de théâtre et d'articles de presse fait partie intégrante du patrimoine littéraire français. 
Pour l'anecdote, sachez que Françoise Sagan a grandi dans le quartier, au 167, boulevard Malesherbes, et a fréquenté le collège Sainte Ursule-Louise de Bettignies.


Aujourd'hui, nous vous proposons de découvrir Je ne renie rien, une compilation d'entretiens donnés entre 1954 (année de parution de Bonjour tristesse) et 1992. L'autrice répond à des questions sur la vie, l'amour, la littérature et raconte son enfance, le succès soudain, les accidents de la vie, les problèmes financiers... Chacune de ses réponses est un délice pour le lecteur et c'est un livre qu'on peut picorer pour en savourer le charme et l'humour. On y trouvera aussi une modernité folle et un écho à nos propres problèmes contemporains. 




Voici par exemple ce qu'on peut y lire: 

« C'est uniquement en se colletant avec les extrêmes de soi-même, avec ses contradictions, ses goûts, ses dégoûts, ses fureurs, que l'ont peut comprendre un tout petit peu, oh, je dis bien un tout petit peu, ce que c'est que la vie. »

« Mon passe-temps favori, c'est laisser passer le temps, avoir du temps, prendre mon temps, perdre mon temps, vivre à contretemps. »

« Si tout était à recommencer, je recommencerais bien sûr, en évitant quelques broutilles : les accidents de voiture, les séjours à l'hôpital, les chagrins d'amour. Mais je ne renie rien. »

Le texte est adapté au théâtre en ce moment par Alex Lutz, joué par Caroline Loeb, au théâtre du Marais. Courez-y ! 
Caroline Loeb incarne à la perfection l'icône Sagan, tant dans la diction que dans l'apparence. Elle donne vie à ce texte si particulier qui saura sans aucun doute vous toucher!

Françoise par Sagan, théâtre du Marais à Paris, jusqu'au 26 mars 2018.

Je ne renie rien, Françoise Sagan, le Livre de Poche, 6.60 euros. 



mercredi 10 janvier 2018

Coup de coeur : le transhumanisme, tout le monde en parle

Je crois que j'en ai entendu parler pour la première fois il y a deux ans. Le transhumanisme ; le futur de l'humanité. J'ai été tout de suite horrifiée, choquée, abasourdie. Depuis, l'idée n'a cessé de grandir dans mon esprit et bien sûr, dans le monde éditorial. Lorsque j'ai appris que le nouveau roman de Frédéric Beigbeder abordait le sujet j'ai pensé "si même lui en parle, le concept devient grand publique". Après deux essais voici donc le retour de Beigbeder, en forme et dans ce qu'il fait de mieux : le roman de non-fiction. Ici, il devient science-non-fiction.

Au début de l'histoire, ses parents sont à l'hôpital et l'auteur ne peux se résoudre à avouer à sa fille que nous somme tous voués à mourir un jour. Il décide donc de braver la mort et de partir en quête d'antidotes. De Paris à Los Angeles en passant par Jérusalem ou Genève, le voyage est long et fastidieux.

Sa prose nous emmène dès les premières lignes dans lesquelles il nous précise que "tous les noms de personnes ou d'entreprises, adresse, découvertes, start-ups, machines, médicaments et établissements cliniques mentionnés existent bel et bien". Une réflexion autour de la vie éternelle sous forme de roman, un plaisir de lecture qui fait froid dans le dos.