mardi 27 septembre 2016

Désorientale


Entre passé et présent, la narratrice raconte son enfance trouble en Iran et son exil. A travers les histoires et mythes de sa famille, à l'époque du harem de son arrière-grand-père ou la jeunesse de ses parents, c'est toute une culture que l'auteure nous fait découvrir avec délice. Mais ce sont aussi les bouleversements qui ont transformé le pays à jamais qu'elle évoque à travers ses yeux de petite fille. 

Ce premier roman, largement autobiographique, se lit avec fascination. Il parle de l'Iran mais aussi de la France d'aujourd'hui, du besoin d'oublier le passé trop lourd mais pourtant de l'impossibilité de se couper de ses racines.

Un récit très fort qui ne vous laissera pas indifférent. 



Négar Djavadi naît en Iran en 1969 dans une famille d’intellectuels opposants au Shah puis à Khomeiny. Elle a onze ans lorsqu’elle arrive clandestinement en France. Diplômée de l’INSAS, une école de cinéma bruxelloise, elle travaille plusieurs années derrière la caméra avant de se consacrer à l’écriture de scénarios. Elle vit à Paris. Désorientale est son premier roman. 
 
 Biographie tirée du site de l'éditeur Liana Levi. 

Désorientale , Chez Liana Levi - 22€ 

jeudi 22 septembre 2016

Coup de cœur : The girls, couverture énigmatique et récit à la hauteur !

La rentrée littéraire se déguste la plupart du temps en deux parties : les nouveautés de nos auteurs fétiches, et les premiers romans. The girls appartient à la deuxième catégorie, mais pourra passer dans la première dès la prochaine publication de l'auteure !

Dès les premières lignes, Emma Cline nous emporte. Une femme seule dans une maison distingue des voix à l'extérieur. Ce ne sera rien de grave mais cela la ramène à sa propre histoire : Evie a grandi au nord de la Californie à la fin des années 1950. En 1969 elle a quatorze ans et son existence est semblable à celle de toutes les adolescentes de cette époque. Jusqu'au jour où elle aperçoit pour la première fois, au détour d'une supérette, trois jeunes filles fouillant les poubelles. Trois sauvageonnes aux vêtements tâchés, déchirés et aux cheveux longs. Belles, pourtant.

Quelques temps plus tard, Evie recroise l'une d'entre elles, Suzanne, et une timide amitié, basée sur l'admiration d'Evie prend forme. Suzanne habite en communauté, dans un ranch non loin d'ici. Elle va faire découvrir son monde sa nouvelle amie et celle-ci n'en sortira pas indemne. En proie aux conflits familiaux, notamment avec sa mère divorcée, Evie passe presque deux nuits sur trois au ranch et découvre l'indépendance. Plus important encore, elle rencontre Russel, meneur de tout ce petit monde. Russel, un musicien raté mais très persuasif, faisant fortement écho au tristement célèbre Charles Manson.

Le talent d'Emma Cline réside dans la poésie de ses phrases et sa capacité à relater les sentiments d'une adolescente perdue et influente. Un récit très cinématographique et puissant, au rythme ciselé. Les pages se tournent les unes après les autres et l'intensité de nos sentiments de lecteur ne cesse d'augmenter. Emma Cline est jeune, originaire de Californie tout comme son héroïne, et sans aucun doute à suivre avec beaucoup d'attention !


The girls, d'Emme Cline aux éditions La Table Ronde - 21€