mercredi 15 avril 2015

Eroica : un héros tombé au combat

En ce mois d'avril ensoleillé, Charles Dantzig lance une collection. Elle s'intitule Le Courage et publie quatre livres par an dont une revue. Celle-ci a le format d'un livre et est à lire comme "un essai à plusieurs auteurs". Elle comporte des nouvelles, des poèmes et même un récit en images de Christophe Honoré. Internationale, avec des textes étrangers publiés avec et sans traduction, cette revue est une façon "d'ouvrir un monde de plus en plus français".

Voici une vidéo qui vous permettra d'entendre une présentation de vive voix :



En plus de cette parution il y a pour le moment deux titres : Si je m'écorchais vif de Laurent Nunez et Eroica de Pierre Ducrozet. C'est de ce titre dont je vais vous parler. Simplement parce que je l'ai lu. Simplement parce qu'il parle de Jean-Michel Basquiat. Eroica est un roman qui raconte l'histoire de cet homme extraordinaire. Nombre d'entre vous le connaisse déjà sûrement : un jeune afro américain vivant dans les rues du Brooklyn des années 1980, devenant en en quelques années un artiste contemporain reconnu avec des œuvres se vendant à plusieurs milliers de dollars.

Malgré la notoriété de l'homme, avoir un bon livre à son sujet est toujours bon à prendre.

Notary


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C'est là que Pierre Ducrozet entre en jeu. Après un premier roman paru en 2010, Requiem pour Lola rouge, puis La vie qu'on voulait en 2013, il imagine aujourd'hui un roman fait de la vie de ce génie, constitué de faits réels et d'imaginaire. Une composition du texte déstructurée rend la lecture hypnotique et fait du récit un poème presque aussi puissant que son sujet. Jean-Michel Basquiat voulait avant tout être un héros. Il le fut, monta aussi haut que possible, y resta quelques temps et redescendit en flèche vers les abîmes à seulement 27 ans, torturé par la drogue, la peinture et ce que l'on attendait de lui.

En général je me méfie des romans biographiques, des factions comme les appelle Frédéric Beigbeder. Mais devant Basquiat je n'ai pas pu résister, j'ai plongé dans une lecture passionnée. On se doute que tout n'est pas vrai, et comme pour nous le rappeler Pierre Ducrozet fait appeler son héros Jay en permanence. Entre New-York, Hawaï et l'Italie des années 1980, le dépaysement est complet et on ressent parfaitement l'étouffement de la ville, l'apaisement du bruit des vagues etc. Lire Eroica, c'est se plonger dans la vie d'artiste, c'est tomber dans un puits sans fonds pour ensuite lever la tête vers le soleil. C'est passer du bon temps avec un texte bien écrit et un sujet fascinant. Simplement.



Jean Michel Basquiat & Keith Haring



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