mardi 24 novembre 2015

La folle rencontre de Flora et Max


Ce joli roman, à découvrir à partir de 12 ans, est à lire d'urgence ! Cette courte lecture m'a fait un bien fou et c'est plus que nécessaire par les temps qui courent... 

La folle rencontre de Flora et Max est un roman épistolaire. Max envoie une lettre à Flora, un peu au hasard, sans trop se soucier du politiquement correct. En effet, Flora est en prison. A 17 ans, elle est enfermée pour 6 mois car elle a frappé très violemment une jeune fille de sa classe qui la harcelait moralement et physiquement. Pourtant Flora est douce et Max va apprendre à la connaître au travers de leur correspondance hors-norme. On apprendra que Max est aussi enfermé, un peu dans sa tête en réalité, car il est agoraphobe et ne peut plus sortir de chez lui. Chacun va essayer de tirer le meilleur parti de sa situation et d'encourager l'autre à surmonter son problème. Listes, souvenirs, projets... Flora et Max sont un soutien l'un pour l'autre et c'est une bulle de douceur que de lire leurs échanges. 

La phobie scolaire, le harcèlement, l'agoraphobie ne sont pas des sujets faciles mais il est important de les aborder, surtout auprès des premiers concernés. C'est ce que ce roman fait, tout en douceur et avec optimisme. 

La folle rencontre de Flora et Max, de Martin Page et Coline Pierré. Ecole des loisirs. 14.50 euros.



mardi 10 novembre 2015

Addison Stone, découverte d'une artiste hors normes

Addison Stone était une artiste. Une artiste fascinante, décédée tragiquement, tragiquement trop tôt. Le portrait qu'en a fait Adele Griffin dans La vie inachevée d'Addison Stone lui rend parfaitement hommage. Traduit cette année en français et paru ce mois-ci aux éditions Castlemore, il ne s'agit pas d'un portrait voyeur comme on en trouve souvent dans la presse à scandale.

Après la mort d'Addison, Adele Griffin est allée trouver toute les personnes qui étaient en contact avec la jeune artiste pour recueillir le plus de témoignages possible. Le livre se compose donc d'interviews de ses différents amis, membres de sa famille ou médecins. Il est également agrémenté de nombreuses photos et reproductions des œuvres de Stone. Il permet ainsi aux non-initiés de découvrir le travail d'Addison Stone, riche et profond. Il s'agit pour la plupart de portraits, et lorsqu'on lit ce que différentes personnes pensent d'une œuvre, il est agréable de la contempler à son tour pour s'en faire un avis.

La vie inachevée d'Addison Stone est également un portrait de la ville de New-York : son architecture, ses fêtes, son milieu artistique. Pas une hymne à la beauté ou une dénonciation des excès, mais seulement un portrait, réalisé d'après les dires de tous les témoins. C'est également le destin d'une jeune femme en devenir, constamment en détresse. Maladie ou malaise des restes de l'adolescence, il est parfois difficile de faire la différence. Cette histoire, c'est aussi un récit d'amitiés. Celles qu'on noue au fil du temps, celles qui peuvent se défaire avec un peu de manque d'attention, et celles qui ne se défont jamais. Lucy Lim est l'exemple parfait de la meilleure amie et son histoire avec Addison, aussi controversée soit-elle, est une belle histoire. Quoique tragique.



Si vous n'avais jamais entendu parler d'Addison Stone, parce que vous rejetez toute forme de médias actuels, parce que vous refusez d'entendre les histoires de la jet-set new-yorkaise, ou parce que vous n'étiez pas encore en âge de penser à autre chose qu'à vous même pendant son explosion, Adele Griffin vous offre une occasion en or de vous rattraper. Ses peintures ne peuvent laisser indifférent, et encore une fois, les avoir reproduite avec vous font du livre un objet précieux. Vous pourrez ainsi vous faire un avis sur l'histoire d'Addison Stone.
Dès 15 ans


vendredi 23 octobre 2015

Coup de coeur magique, laissez vous emporter !

Cassie Beasley est une américaine à l'imagination débordante et les éditions Auzou nous font le plaisir de traduire son premier roman : Circus Mirandus, savant mélange de magie, d'aventures et de mystères ! Tout commence avec une lettre, un courrier précieux qu'un vieil homme envoie désespérément à un cirque. Cela continue avec un miracle, un perroquet, des quipus...

Nous découvrons une maison à l'ambiance un peu plombée : Ephraïm et son petit fils adoré Micah vivaient heureux ensemble, le jeune garçon bercé par les légendes de son grand-père... Jusqu'à ce que celui-ci tombe malade et qu'emménage Gertrudis, sa sœur. Pas vraiment en très bons termes avec son frère, elle l'est encore moins avec Micah et fait tout pour l'éloigner d'Ephraïm. Pourtant, l'un a grandement besoin de l'autre ! Ephraïm a vécu beaucoup de choses au cours de sa vie, et raconte qu'il a visité... Un cirque magique ! Les histoires du Circus Mirandus ont bercées Micah et il apprend aujourd'hui que cet endroit existe vraiment et que son grand-père a besoin de lui pour le retrouver !

Micah va se lancer à la recherche du cirque mais cela n'est pas aussi facile qu'il le voudrait. Il est aidé par une camarade de classe férue de sciences, a qui il faut expliquer l'existence de la magie, une messagère un peu particulière... Et ce n'est que le début !

Vous l'aurez compris, ce livre est merveilleux. Et la lecture aussi bien évidemment ! Ce n'est pas un roman
noir, mais à suspens, et l'intrigue est menée de main de maître. Avec cette histoire de cirque, on pense quelques fois au Big fish de Tim Burton : poisson, géants, toutes sortes de créatures sont là, sans pour autant tomber dans le cliché. On plonge immédiatement dans le récit, on s'attache aux personnages... Je vous parle de la couverture ? Jolie, énigmatique et pleine de symboles compréhensibles au fil de l'histoire, impossible de ne pas remarquer ce roman sur nos tables !! Foncez dès douze ans !




jeudi 17 septembre 2015

Voyage aux pays du cinéma, au dessus du pacifique

Douglas Coupland est un auteur canadien né en 1961. Il a plus d'une douzaine de romans traduits en français. C'est pour ainsi dire, un génie. D'humour, d'intelligence et de lucidité. En toute objectivité. Depuis Génération X en 1991, il nous offre des histoires farfelues, des personnages profondément haut en couleurs et des réflexions à leur hauteur.

Fin août sortait aux éditions du diable Vauvert La pire personne au monde, road trip halluciné de deuxanglais aux États-Unis. Raymond Gunt est un camera man raté. Il pourrait être antipathique au lecteur comme il l'est à bien des personnages mais non. Ses mésaventures sont un pur délice. Ray est une personne égoïste et égocentrique qui se laisse souvent dépasser par les événements. Mais comme il nous l'apprend dès les premières lignes, il "pense être un citoyen tout à fait convenable". Lorsque Fiona, son ex-femme, une "affreuse, affreuse, affreuse personne", lui propose un séjour au cœur du Pacifique, à filmer de jeunes gens pour une télé-réalité, il accepte après quelques réticences. Monumentale erreur ou meilleure décision de sa vie, impossible de trancher. Ayant le droit à un assistant, Ray choisi Neal, un SDF rencontré la veille. Ce dernier va vite se révéler plein de ressources et aider Ray à mener son existence.

Impossible de vous en dire plus sur leurs aventures sans gâcher le plaisir de la découverte. La pire personne au monde est un chef-d’œuvre est c'est un plaisir à chaque page. L'humour est là. Les personnages sont là. Les situations cocasses aussi. On pourrait penser que Coupland ne se réinvente pas mais c'est faux. Chaque roman est magique est celui-ci ne fat pas exception. Avec un personnage plus raté et sarcastique que jamais, il emporte la palme du rire tout en gardant sur le monde son regard caractéristique.

jeudi 10 septembre 2015

Vie(s) et mort d'une artiste

Vie et mort de Sophie Stark est un roman. Pourtant, lorsque j'ai dû interrompre (à plusieurs reprises) ma lecture, je pensais apercevoir Sophie en levant la tête. Pouvoir l'appeler et lui parler. Que ce sentiment de vivre avec les personnages d'un roman est étrange.

Vie et mort de Sophie Stark, c'est un récit à plusieurs voix.
Comme des chroniques, chacune des personnes les plus proches de la jeune femme racontent leur rencontre, un bout de vie partagé avec la jeune femme. Les ressentis et expériences qu'ont chaque personnages par rapport à Sophie ne font que grandir notre fascination pour elle. Plusieurs voies aussi. On voudrait pénétrer le cerveau de Sophie, jeune cinéaste, la comprendre enfin mais impossible puisqu'elle même ne se sait pas vraiment ce qu'elle cherche, ce qu'elle aimerait dire...

Vie et mort est un deuxième roman, une première traduction française et loin d'être la dernière, je l'espère.
L'auteure, Anna North, est une jeune femme, tout comme son héroïne, moins perturbée cependant (c'est en tout cas ce que l'on lui souhaite). Son roman aborde la condition humaine : se faire entendre lorsque l'on arrive pas à s'exprimer, sur le trouble qu'incombe l'art et le statut d'artiste. De la vie étudiante au tapis rouge, que reste-t-il de nos envies et nos certitudes ?

Entre Girls (Lena dunham) et The virgin suicide ( Jeffrey Eugenide, Sophia Coppola), Vie et mort nous 
raconte l'existence d'une femme inapte à s'exprimer comme elle le souhaite mais qui pourtant arrive (presque) toujours à ses fins avec son entourage.

Lire Vie et mort,
c'est avoir envie de connaître Sophie, et paradoxalement, avoir envie de ne jamais la rencontrer. C'est certainement un livre à lire, j'irai bien jusqu'à vous dire que c'est le livre de la rentrée mais il mérite bien plus qu'un mois d'euphorie.



jeudi 6 août 2015

Coup de coeur : Vaincre ses démons à la façon suédoise

Maria Ernestam est suédoise et dès les premières pages on reconnait cette patte si particulière qu'on les auteurs nordiques. Avec son passé de journaliste, danseuse, mannequin et j'en passe, elle arrive à mêler ce qu'elle a pu apprendre des êtres humains pour le transposer dans ses livres. Toujours quelque chose de sombre, quelque chose de passionnant.

Paru en 2011, aux éditions Actes Sud, Les oreilles de Buster raconte l'histoire d'Eva, une femme de cinquante-six ans. Elle célèbre l'événement avec famille et amis et reçoit de sa petite fille préféré un journal intime. D'abord décontenancée, elle va accepter se raconter à travers les pages. Un meurtre prévu dès son plus jeune âge, c'est ce qu'elle confie dès les premières lignes. Ainsi qu'une enfance perturbée par une mère déjantée, des amours interrompues face aux sentiments qu'Eva n'arrive pas à avoir, des roses choyées, des voisins, et des secrets. Quelques gros secrets.

On plonge immédiatement dans le monde d'Eva, aussi facilement et aussi passionnément que s'il s'agissait de notre propre famille. Le temps s'arrête pour nous dès chaque premier mot lu, et pour Eva, chaque nuit qu'elle passe à écrire. Ce faisont, toujours avec un verre de vin, elle se souvient de sa vie. Tantôt drôle, tantôt acerbe sur son passé et le monde qui l'entoure actuellement, c'est un réel plaisir de partager sa vision des choses. Les allers-retours entre passé et présent nous laissent parfois respirer, souvent en apnée. Maria Ernestam sait donner à une existence qui paraît irréprochable le quelque chose qui fait des Oreilles de Buster un roman psychologique plaisant, intelligent.


Les oreilles de Buster, de Maria Ernestam aux éditions Actes Sud - 9,80€

mercredi 15 juillet 2015

Coup de coeur : L'aventure continue

Voici plusieurs semaines que le deuxième tome de Vernon Subutex est sorti. Si ce nom ne vous parle pas, aucune inquiétude, il encore temps combler ce manque. Il s'agit de la trilogie de Virginie Despentes et vous pouvez commencer par lire notre article sur le premier tome. Puis par lire le premier tome. Salué par la presse en janvier, le premier opus ne laisse pas d'autre choix que de vouloir dévorer le deuxième.

L'aventure Subutex continue donc. On revient dans son quotidien avec une bulle surréaliste de douceur : devenu SDF, il se déconnecte petit à petit de la réalité, se remet de ses traumas physiques et rencontre de nouvelles personnes. A nouveau, chaque chapitre prend une voix différente et on redécouvre certains personnages du premier tome, on apprends en à connaitre de nouveaux. Impossible de dévoiler quoique ce soit de l'intrigue si ce n'est que l'enquête à propos des derniers enregistrements d'Alex Bleach avance considérablement.


La véracité du portrait
que Virginie Despentes dresse de Paris, de la société française actuelle reste pertinente, juste et directe.

Avec sa pléthore de personnages,
tous important à un moment ou un autre, la trilogie Subutex s'inscrit dans notre paysage culturel de façon aussi forte qu'une série télévisée. Le même engouement, le même besoin d'enchainer les pages comme on enchaine les épisodes. Et pourtant un besoin de ralentir la cadence pour profiter de chaque ambiance, de chaque mot... Jusqu'où dans cette histoire dingue ira le troisième tome... Impossible de savoir.

En attendant la suite, n'hésitez pas à lire ou à relire King Kong Théorie, un essai féministe (qui fut adapté au théâtre l'hiver dernier). Fort et criant de vérité ces cent grammes de mots vous donnerons matière à méditer.


lundi 22 juin 2015

Coup de coeur : De la magie... Haute en couleurs !

Vous connaissez peut-être Olivier Gay pour sa série policière adulte : Les mannequins ne sont pas des filles modèles. Découvrez aujourd'hui (si ce n'est pas déjà fait !) sa série ado : Le noir est ma couleur. Cinq tomes au total, de la magie et de l'amour. L'évasion, le quatrième volume vient de sortir et il est temps de vous parler des aventures d'Alex et Manon.


Tout commence dans le quatorzième arrondissement, avec des personnalités à priori ordinaires en classe de seconde : Manon l'intello et Alex, le bad boy. Vient ensuite un pari : Alex clame à ses amis pouvoir séduire Manon et lui sortir la tête des manuels scolaires. Très vite, Alex commence à se poser des questions. Il découvre rapidement que Manon possède des pouvoirs magiques ! De son côté, Manon essaie de concilier ses pouvoirs censés rester secrets aux yeux des "humains", sa meilleure amie obsédée par l'intérêt que lui porte Alexandre, sa famille, des forces maléfiques... Ceci n'est que le premier tome !

Le monde magique de Manon et de sa famille est complet et original (rien ne sera expliqué ici afin de ne pas trop en dévoiler...), les deux héros sont rapidement attachants et l'intrigue bien construite. Très vite entraîné par l'histoire, il est presque impossible de lâcher le livre avant la fin : la plupart des tomes se terminant en horrible cliffhanger, repousser la lecture du tome suivant est également un supplice ! Olivier Gay trouve le parfait compromis entre humour, romance et action, donnant à la série un élan sans cesse renouvelé. Le cinquième et dernier tome sort en 2016... On piétine déjà !! Une série à aduler dès 13 ans.


 
Le trailer vidéo de la série !

Le noir est ma couleur, 4 tomes disponible d'Olivier Gay aux éditions Rageot, 11,90€

mercredi 3 juin 2015

Jacques Brel a dit : "tous les enfants sont des sorciers !"

Le nom de Rémi Saillard vous parle-t-il ? Mais siiii, il s'agit de l'illustrateur (entre autres) du fantastique feuilleton de Thésée paru chez Bayard jeunesse ! Il y a déjà plus d'un mois déjà, il revenait pour le Grimoire magique, une pépite réalisé en collaboration avec Marjolaine Tourtet, une magicienne professionnelle pour enfants. Prêts à découvrir tous leurs secrets ?!

Tout d'abord les sorts, vingt au total, sont divisés en trois chapitres : sortilèges de jade, sortilèges de rubis et sortilèges d'améthyste. Sont ensuite présentés les personnages qui nous accompagneront au long du livre : la sorcière Marjolaine, Battie la chauve-souris, Balthazar le lézard et pleins d'autres ! Et enfin... Les sortilèges ! 

Tour de cartes, expériences scientimagiques ou prouesses élastiques, le Grimoire magique regroupe toutes sortes de sortilèges aussi divers que faciles à réaliser. Les accessoires sont tous à portée de mains : bouteilles d'eau, feuilles de papier journal, trombones, chaises, etc. et la difficulté est indiquée.

A la fin de l'ouvrage, une série de carte est à découper, elles seront utiles pour certains sortilèges. Des outils indispensables à un bon magicien sont également proposés : comment trouver sa pierre magique, fabriquer sa baguette ainsi qu'une boîte de rangement.

Tous ces sorts ont déjà été testés et approuvés par des enfants. Il sont sympas et accessibles, très bien expliqués et illustrés, avec des niveaux de difficultés différents... On dirait bien que nous avons ici affaire à un livre parfait pour débuter ! Dès 9 ans

Le grimoire magique, de Marjolaine Tourtet & Rémi Saillard, aux éditions de la martinière jeunnesse - 14,5€

vendredi 29 mai 2015

Sorcières : mythe ou histoire ?

 
Teaser du roman en vidéo ! 

Le procès des sorcières de Salem fait partie intégrante de l'histoire des États-Unis. Il a eu lieu au XVIIIème siècle mais encore aujourd'hui, il fascine. Preuve en est, une série est dédiée à cet univers (Salem, 2014 de Brannon Braga), plusieurs films (The lords of Salem, 2012 de Rob Zombie) et bien sûr, de nombreux livres (Salem, 1975 de Stephen King notamment).
Katerine Howe a vu traduire son roman sur le sujet, Conversion aux éditions Albin Michel le mois dernier. Elle-même descendante directe d'une sorcière jugée au procès, elle parle en connaissance de cause.

L'action, inspirée de faits réels se situe dans le lycée privé pour jeunes filles de St Joan, dans la ville de Danvers (nouveau nom pour Salem). Colleen y est élève et nous relate les faits ayant eu lieu au cours de l'année 2012. C'est un mercredi que tout commence : au milieu d'un cours d'histoire, Clara, admirée par toute l'école, est prise de furieuses convulsions. La jeune fille est immédiatement envoyée à l'infirmerie, puis chez elle où elle restera plusieurs semaines. L'affaire peine à  être oubliée et pire, se reproduit rapidement sur de nombreuses élèves. L'école nie d'abord toute responsabilité en reportant la faute sur un vaccin et au fur et à mesure, les médias s’intéressent à l'affaire, puis les militants...
Au milieu de tout ça, Colleen essaie de passer meilleure élève, de sortir avec le garçon qui l’intéresse, de s'occuper de ses amies et surtout de découvrir le lien entre cette affaire, et la pièce de théâtre Salem d'Arthur Miller, étudiée en classe.

Parallèlement, nous suivons le témoigne d'Ann, une jeune fille de 1706, qui raconte tous les événements qui ont conduit au terrible procès de Salem.


Un roman qui se révèle vite prenant, dont l'issue n'est pas forcément celle à laquelle on s'attend, drôle et tragique, qui se lit sans y penser. En revanche interrompre sa lecture...
Dès 14 ans.


Conversion de Katerine Howe aux éditions Albin Michel - 18€

samedi 2 mai 2015

Les héros oubliés : une nouvelle série sort de l'ombre

J'ai découvert Gaël Aymon avec Oublier Camille (roman ado, coup de cœur immédiat) également paru aux éditions Actes Sud. Une écriture vive et épurée pour des sujets plutôt réalistes jusque là, hors albums pour enfants. Aujourd'hui, nous parlons de Aux portes l'oubli (sorti en mars dernier) le premier tome de la première série de l'auteur, Les héros de l'oubli. La lecture est toujours aussi agréable et l'univers fantastique est bien développé.

Romain voulait en finir au plus vite. Être responsable d'une grande et importante mission depuis son plus jeune âge n'est pas de tout repos. Mais il aura bientôt 14 ans et tout ça restera derrière lui "car après il n'y croira plus". Pourtant, lorsque que le garçon s'installe chez son parrain pour les vacances sur l'île de Pyborrhée, le mystère s'installe très vite.
Cette fameuse mission consiste à apprendre et connaître tous les mythes, héros et personnages historiques afin de ne pas les laisser tomber dans l'oubli. Une dernière épreuve, dont le jeune homme ne connaît rien, l'attend puis après la célébration de son anniversaire il pourra tout laisser derrière lui.

De notre côté, nous en sommes au même point que Romain : après quelques questions sans réponses, on plonge dans l'action sans s'en apercevoir et tout s'explique petit à petit. Dans cette quête magistrale, les personnages sont attachants et se révèlent souvent bien différents de ce qu'ils semblent aux premiers abords.

Alors que Peter Pan garde les enfants perdus et tente de se faire oublier du monde des adultes, Romain lui fait tout pour ne pas laisser les mythes tomber dans l'oubli. Accompagné ou attaqué par de nombreuses créatures magiques, plus ou moins connues (Lancelot, le cheval Bayard, etc.) Romain et ses compagnons vont tout faire pour sauver leur île, et surtout leur peau.

Un chouette roman d'aventure, dont on attend le tome 2, annoncé le mois d'octobre, avec impatience ! Dès 12 ans.

Le site internet de l'auteur :

Les héros oubliés, Tome 1 aux portes de l'oubli
de Gaël Aymon aux éditions Actes Sud - 12,5€

vendredi 24 avril 2015

Coup de coeur : Une nouvelle (bien)venue dans le monde de la bande dessinée !

L'auteure du jour s'appelle Léa Mazé, n'est âgée que de 24 ans et Nora est sa première bande dessinée.
Elle raconte l'histoire de Nora, environ dix ans qui, quand elle ne se sent pas en sécurité, ne parle pas. Lorsque ses parents déménagent, elle la confie à son oncle le temps de défaire les cartons. Débarquant à la ferme, elle ne se risque pas à prononcer un mot... Sauf peut-être à Minette, la petite chatte. Jusqu’au moment où une question la taraude : pourquoi la vieille femme d'à côté est-elle toujours toute seule ? Nora, curieuse et inventive va enquêter, chercher, fouiner, pour trouver une explication valable au terme de "vieille fille". Ainsi, l'été 1975 est celui où Nora découvre beaucoup de choses : l'amour, la guerre, la mort, la solitude. Plein de sentiments effrayants que Nora apprend à apprivoiser, grâce à son oncle, son imagination et à la nature.

Le dessin est crayonné et les couleurs sépia, les personnages sont attachants, Nora est une histoire à lire pendant vos vacances ou non, que vous ayez dix ans ou non, ce qui est important, c'est d'avoir envie de découvrir une chouette histoire. Là où l'adulte pourra se souvenir de ces propres vacances à la campagne, l'enfant pourra enfin répondre à quelques unes de ces grandes interrogations !

Drôle et émouvant, Nora a le parfum de l'été, le vrai, lorsque l'on passe de longs moments à flâner et à prendre le soleil... À partir de 9 ans.



"-Bon. Toujours le même cinéma. Il faut de battre pour l'emmener quelque part, et après elle ne veut plus partir !
-Heu... Non, je crois qu'elle est triste à cause d'autre chose...
-Ah bon ? Qu'est ce qu'il y a ?"


 Le très chouette blog de Léa Mazé, créatrice de bijoux à ses heures perdues : http://betisesnbook.blogspot.fr






Nora, de Léa Mazé
Aux éditions de La Gouttière - 16€
 

mercredi 15 avril 2015

Eroica : un héros tombé au combat

En ce mois d'avril ensoleillé, Charles Dantzig lance une collection. Elle s'intitule Le Courage et publie quatre livres par an dont une revue. Celle-ci a le format d'un livre et est à lire comme "un essai à plusieurs auteurs". Elle comporte des nouvelles, des poèmes et même un récit en images de Christophe Honoré. Internationale, avec des textes étrangers publiés avec et sans traduction, cette revue est une façon "d'ouvrir un monde de plus en plus français".

Voici une vidéo qui vous permettra d'entendre une présentation de vive voix :



En plus de cette parution il y a pour le moment deux titres : Si je m'écorchais vif de Laurent Nunez et Eroica de Pierre Ducrozet. C'est de ce titre dont je vais vous parler. Simplement parce que je l'ai lu. Simplement parce qu'il parle de Jean-Michel Basquiat. Eroica est un roman qui raconte l'histoire de cet homme extraordinaire. Nombre d'entre vous le connaisse déjà sûrement : un jeune afro américain vivant dans les rues du Brooklyn des années 1980, devenant en en quelques années un artiste contemporain reconnu avec des œuvres se vendant à plusieurs milliers de dollars.

Malgré la notoriété de l'homme, avoir un bon livre à son sujet est toujours bon à prendre.

Notary


Cliquez sur l'image pour découvrir un livre pertinent sur l'art de Baquiat
C'est là que Pierre Ducrozet entre en jeu. Après un premier roman paru en 2010, Requiem pour Lola rouge, puis La vie qu'on voulait en 2013, il imagine aujourd'hui un roman fait de la vie de ce génie, constitué de faits réels et d'imaginaire. Une composition du texte déstructurée rend la lecture hypnotique et fait du récit un poème presque aussi puissant que son sujet. Jean-Michel Basquiat voulait avant tout être un héros. Il le fut, monta aussi haut que possible, y resta quelques temps et redescendit en flèche vers les abîmes à seulement 27 ans, torturé par la drogue, la peinture et ce que l'on attendait de lui.

En général je me méfie des romans biographiques, des factions comme les appelle Frédéric Beigbeder. Mais devant Basquiat je n'ai pas pu résister, j'ai plongé dans une lecture passionnée. On se doute que tout n'est pas vrai, et comme pour nous le rappeler Pierre Ducrozet fait appeler son héros Jay en permanence. Entre New-York, Hawaï et l'Italie des années 1980, le dépaysement est complet et on ressent parfaitement l'étouffement de la ville, l'apaisement du bruit des vagues etc. Lire Eroica, c'est se plonger dans la vie d'artiste, c'est tomber dans un puits sans fonds pour ensuite lever la tête vers le soleil. C'est passer du bon temps avec un texte bien écrit et un sujet fascinant. Simplement.



Jean Michel Basquiat & Keith Haring



mercredi 1 avril 2015

Où l'on comprends l'envegure de l'écosystème, notre rôle et notre devoir

Vous rappelez-vous du Monde de Sophie ? Ce roman philosophique date de 1991 et reste jusqu'à ce jour l'ouvrage le plus connu de Jostein Gaarder. Retraçant l'histoire de la philosophie, de façon concise et précise, Le monde de Sophie en offre une première approche riche et accessible dès l’adolescence. Depuis, Jostein Gaarder a publié d'autres romans, à destinations de la jeunesse ou des adultes.

Aujourd'hui, découvrez L'héritage d'Anna, une fable écologique hyper réaliste !

Anna est une jeune suédoise de quinze ans, fortement inquiétée par des questions environnementales. Si inquiète d'ailleurs qu'elle crée une fondation écologiste avec Jonas, son petit ami, sur les conseils de son psychiatre. La veille de son seizième anniversaire elle reçoit en cadeau une bague, héritage familial depuis des générations. Au cours de la nuit, elle fait un rêve étrange. Déjà familière de ce genre de rêves (d'où ses visites chez le psychiatre) Anna n'est pas surprise par le réalisme de ce songe, mais plutôt par son sujet : La voici en 2082, arrière-grand-mère d'une jeune Nova, vivant dans un monde dépouillé de toutes espèces animales exotiques, de prairies rayonnantes et de possibilités de transport motorisés. Un monde pas vraiment joyeux pour lequel Anna va se battre, entre autres grâce au bijou, dans sa réalité d'aujourd'hui.

A mi-chemin entre science-fiction (monde parallèle présent dans les rêves d'Anna) et pragmatisme (le réchauffement climatique existe!) L'héritage d'Anna est un livre précieux. La lecture est agréable et très instructive, pas seulement pour les adolescents : Nous sommes tous concernés en tant qu'être vivant et notre devoir en tant qu'être civilisé reste de protéger notre environnement.

Préserver la faune et la flore en voie de disparition peut paraître une pré occupation minime ou naïve, mais ça ne l'est en aucun cas. A partir du moment où l'on accepte le principe d'écosystème, d'équilibre et de respect de la nature, on comprend l'importance de l'écologie.

Un grand roman aux préoccupations réalistes, plein d'espoir malgré tout, à lire et à faire lire au plus grand nombre pour une vie plus en adéquation avec la planète que nous habitons et qui nous abrite.

mercredi 25 mars 2015

Un dîner avec Cary Grant : embarquer à bord du Broadway Limited et laissez vous porter !

Malika Ferdjoukh est bien connue du paysage de la littérature jeunesse : sa quadrilogie Quatre sœurs devrait être familière à vos oreilles. D'abord des romans (fantastiques), les aventures des résidentes de la Vill'Hervé ont récemment été adaptées en bandes dessinées sous deux formats : aux éditions l'Ecole des loisirs et BDKids. Aujourd'hui j'ai l'immense plaisir de vous présenter Un dîner avec Cary Grant, le premier tome de sa nouvelle série : Broadway Limited.

1948, Jocelyn Brouillard est un jeune français. Très bon joueur de piano, il a obtenu une bourse dans une prestigieuse université new-yorkaise. Ni une ni deux, la guerre est finie et il traverse l'Atlantique sans peurs pour débarquer sur la grosse pomme. Lorsqu'il arrive à la pension Giboulé auquel son cousin l'a recommandé, il se rend compte avec effroi... Que c'est une pension réservée aux filles ! Pourtant, sur un malentendu, un coup de chance, il parvient à se faire accepter par les maîtresses des lieux. 

Commence alors une nouvelle vie ! Jocelyn se fait rebaptiser Jo et découvre l'effervescence de la vie New-yorkaise. Entouré des girls de la pension, Jo pénètre dans le monde du théâtre, du spectacle et du jazz, fasciné. La vie n'est pas toujours rose car il y a aussi les problèmes de l'époque, qui ne sont pas forcement les mêmes qu'en France et auxquels il va se retrouver confronté malgré lui : ségrégation, lutte contre le communisme, guerre froide, etc. Malgré tout, rappelant un certain Holden Caufield, Jo vit au rythme de la ville, apprécie tout ce qu'elle offre et nous découvrons avec lui le New-York de cette époque.

Grâce à une narration omnisciente, nous suivons tour à tour Jo et ses nouvelles amies, qui ont toutes une vie trépidante, parfois enfouies sous de lourds secrets... Un dîner avec Cary Grant se dévore tout simplement, mais n'aller prendre le risque de sauter un ligne, chaque mot compte et vous risqueriez de louper de sacrées tournures de phrases ! Préparez-vous à rencontrer Woody Allen, Sarah Vaughan et bien d'autres...

En un mot : LISEZ !
(Et vivement le prochain !)



Broadway Limited T.1, Un dîner avec Cary Grant, de Malika Ferdjoukh
aux éditions l’École des loisirs - 19,50€

mercredi 18 mars 2015

Veni vidi vici : Retracer l'histoire en quelques mots

"C'est une révolte ? Non sire, une révolution !" Qui a prononcé ces paroles ? Quand ? Dans quel contexte ? Les éditions de la Martinière nous offrent 40 citations qui ont fait l'histoire, un bijoux de savoir aux illustrations drôles et colorées, à dévorer !

Avec un principe de doubles pages, Anne Jonas nous explique comment certaines expressions, aujourd'hui rentrées dans le langage courant ou dans la culture générale, sont nées. Tout y passe, d'Olympe de Gouges à Archimède en passant par Gandhi ou Jacques de Molay. Tant tôt récits d'un évènement historique tant tôt biographique, un texte explique la citation et nous apporte tout ce qu'il faut pour connaitre ses origines et son usage de nos jours.

Les différents citations sont expliquées de façon chronologique et entre 390 avant Jésus Christ et 1997 il s'en est passé des choses en ce monde ! Vous en voulez toujours plus ? En fin d'ouvrage sont répertoriées d'autres citations (non expliquées), devenues populaires ou non... A vous de chercher !

Des dessins pleins d'humour signés Nancy Ribard et de couleurs termine de faire de cet album un essentiel pour votre bibliothèque. A lire d'une traite ou à picorer c'est un livre à laisser à la portée de tous dès 11 ans.


PS : Peut-être connaissez-vous déjà  Nom de Zeus, un autre ouvrage d'Anne Jonas sur le sujet !


Veni vedi vici, 40 citations qui ont fait l'histoire,
 chez De la Martinière jeunesse - 14,50€

mercredi 11 mars 2015

Comédie musicale, après l'hiver le bonheur ?

Sophie Bassignac a écrit l'année dernière Mer agitée à très agitée, et ce roman, aujourd'hui disponible en poche, fut encensé par la critique. Je ne l'ai malheureusement pas lu et ne pourrait rien vous en dire, sinon qu'il s'agit entre d'autres d'une comédie romantique policière. Aujourd'hui paraît Comédie musicale, une histoire parisienne qui parle du bonheur, de la vie en en communauté, de l'hiver...

C'est l'hiver. Max et Raphaël, deux cousins, partagent le même appartement et sont vraiment, vraiment particuliers. Très charismatiques, ils travaillent dans le monde du spectacle. Ils voient leur vie chamboulée par l'emménagement de Louise, une jeune provinciale venue à Paris en quête de succès. Il y a  aussi, un étage au dessous de leurs pieds, Cécile, une professeure de fac portée sur la bouteille. Bientôt, débarque également Éva, une finlandaise à la beauté immaculée.

Tout ce petit monde essaie de vivre et tant bien que mal, d'être heureux. Ce livre n'est pourtant pas une quête du nirvana, mais un morceau de vie. Espoirs déchus, hantise du monde extérieur, amours insatisfaits, tous les ingrédients sont là pour vous faire passer un étrange moment, mais si agréable à lire. Des mots qui s’enchaînent, des chapitres avec ni trop ni trop peu de dialogues, des personnages attachants... 






Comédie musicale, de Sophie Bassignac aux éditions JC Lattès - 18€

jeudi 5 mars 2015

L'expedition H. G. Wells, entre magie mystères et voyage dans le temps, préparez-vous !

Vous rappelez-vous ce fantastique roman écrit par Polly Shulman paru il y a à peu près un an aux éditions Bayard Jeunesse, La Malédiction Grimm ? Si oui, réjouissez-vous, un tome du même esprit vient de paraître ! Si non, rassurez-vous, il est possible de commencer votre lecture par l’Expédition H. G. Wells !

Dans La Malédition Grimm, nous rencontrions Elizabeth, une jeune New-Yorkaise pas très à l'aise dans son nouveau lycée. Ne sachant pas trop comment faire pour s'intégrer jusqu'au jour où... son professeur d'histoire lui propose d'aller visiter le Dépôt des Objets Empruntables de la ville de New-York. Une toute nouvelle vie s'offre alors à elle ! Découvrant ce lieu magique qui n'est rien de moins qu'une bibliothèque pour objets, Elizabeth se fait de nouveaux amis, et travaille pour le dépôt intégrant un monde de culture et d'échange très riche. Puis elle découvre la collection Grimm. Une des collections spéciales du dépôt, qui regroupe tous les objets de contes de fées. Bizarre ? Non, non, les bottes de sept lieux et tapis volants existent réellement ! Ils sont d'ailleurs tellement réels qu'ils suscitent la convoitise de certains et font l'objet de disparitions... Ce qui commence en conte de fée se termine en enquête policière, menée de main de maître !

Un concept génial, un livre très esthétique et à la fin de l'ouvrage, on peut lire les contes dont sont issus les objets mentionnés au cours de l'histoire. 


Aujourd'hui, L’Expédition H. G. Wells nous donne l'occasion de revenir dans cet endroit mythique et mystique : nous suivons cette fois-ci Léo, qui pour son exposé de sciences pour la fête de l'école s'est vu recommander le Dépôt par sa professeur. Le jeune garçon est issu d'une famille de scientifique et s'il est allé voir sa professeure à propos de son exposé, c'est qu'il a vu apparaître dans sa propre chambre... Une machine à voyager dans le temps ! Conduite par son moi du futur et une jeune fille inconnue !
Inconnue pas tant que ça pour nous lecteurs puisque l'histoire se déroulant quelques années après le premier tome, elle nous permet de retrouver une des personnages, Jaya, âgée de dix ans à l'époque, aujourd'hui adolescente. Ainsi, Léo va découvrir le dépôt et une autre des collections spéciales qu'il abrite : Le leg Wells !

Préparez-vous à passer des moments incroyables, à rencontrer des personnages historiques hors du commun, à apprendre l’existence de nombreuses machines fantastiques toutes (ou presque) recensées dans le leg ! Une intrigue bien ficelée et un bon dosage entre la science, l'humour, et l'amour !

L'Expédition H. G. Wells peut être lu indépendamment de La Malédiction Grimm et est à mettre entre toutes les mains dès 11 ans.


L'Expédition H. G. Wells et La Malédiction Grimm,
de Polly Shulman aux éditions Bayard Jeunesse - 15,90€








mercredi 25 février 2015

La bibliothèque des coeurs cabossés

La bibliothèque des cœurs cabossés est un roman écrit par une jeune suédoise, libraire à mi-temps. C'est un livre parfait pour le printemps, très positif et léger ! C'est le livre idéal pour les vacances ou à lire dans son bain (testé et approuvé par votre libraire) !



Sara est une suédoise de 28 ans qui a été libraire toute sa vie. Célibataire et plutôt timide, elle ne vit qu'à travers les livres. Lorsque sa boutique ferme, elle ne sait plus trop quoi faire de sa vie. C'est sans compter l'invitation d'Amy, une femme de 65 ans avec qui elle correspond depuis plusieurs années, à venir passer quelques temps chez elle, aux États-Unis... Amy vit à Broken Weel dans l'Iowa, petite ville perdue dans les champs de maïs. Sara accepte et le jour de son arrivée, elle apprend avec stupeur le décès de son amie. Toute la ville est réunie pour son enterrement mais insiste pour que Sara reste dans la maison de la défunte et y séjourne le temps prévu avec celle-ci. Sara va découvrir une ville et des habitants plutôt étranges, vivant dans une semi-autonomie.

Broken Wheel ne comporte qu'un snack, un bar et une quincaillerie. Malheureusement, c'est la pauvreté des coins reculés des États-Unis que l'auteure nous fait découvrir. Ces villes que les jeunes veulent quitter à tout prix et qui ont des airs de la Petite Maison dans la Prairie existent réellement, et Sara va y comprendre ce qu'est la solidarité. En effet, personne ne la laisse payer quoique ce soit, et où qu'elle aille, elle est invitée. Ne voulant pas se faire entretenir par ces quasi-inconus, Sara va avoir l'idée d'ouvrir une librairie dans l'ancienne boutique qu'Amy tenait et d'y vendre tous les livres de cette dernière, qui débordent de toutes les étagères de la maison. Même si personne ne croit en son projet, tout le monde l'aide à monter son magasin, faisant le ménage et contribuant à la décoration au moyen de fauteuils et étagères... Et bientôt, cette librairie va changer la vie de Broken Wheel et de Sara.

C'est la force de ce roman car il donne de l'espoir en ces temps troublés. C'est un livre qui détend, fait sourire, tout en restant bien écrit et prenant. Il y a de l'émotion mais aussi des rires, un peu de suspense, beaucoup de recommandations de lectures et le charme de la vie d'une petite ville américaine.

Les amateurs de Beignets de Tomates vertes retrouveront l'ambiance chaleureuse des romans fresques des États-Unis, les lectrices de chick-lit seront entraînées par les histoires d'amour et tout simplement, les amoureux des livres passeront un bon moment !

A lire pour vous détendre mais aussi pour visiter les États-Unis avec une suédoise

Gérard Collard, libraire à la Griffe Noire est très très fan ce roman et il en parle longuement dans une de ses dernières chroniques :

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jeudi 19 février 2015

Roman ou Bande dessinée, choisissez comment (re)découvrir une oeuvre d'exception !

En 2010, le premier livre de David Vann traversait l'Atlantique pour arriver en France. Sukkwan Island eu l'effet d'une tornade : un roman écrit d'un bout à l'autre de main de maître, sorti de nulle part.

C'est l'histoire de Jim, un père et un homme raté qui vient d'acheter une cabane en bois sur une île sauvage du sud de l'Alaska. Il décide d'y partir une année, emmenant avec lui son fils de treize ans, Roy. Quelques heures après leur installation, il s'avère que les deux hommes sont très mal préparés : manque de matériel, d’expérience... Peu à peu, la fragilité de Jim rend le séjour insoutenable et la situation devient irréparable. Parti avec l'ambition de se reconstruire, c'est tout le contraire qui va arriver pour cet homme en décomposition.

Dramatique et incroyablement puissant, Sukkwan Island est en grande partie autobiographique, ce qui le rends d'autant plus impressionnant. Après son drame personnel David Vann a il mis des années avant de pouvoir écrire ce livre, qui est bien plus qu'une thérapie "car un livre qui ne serait que ça serait mauvais". David Vann est un homme fascinant qui a enchaîné les métiers, entre voyages et enseignements, trente ans après la catastrophe, il connaît le succès.

Depuis le mois d'octobre, vous pouvez aussi découvrir ce récit en bande dessinée ! Les éditions Denoël ont publié sous le même titre cette histoire incroyable, mise en images par Ugo Bienvenu, un jeune illustrateur de 27 ans. Une adaptation est toujours un défi et la prose de David Vann est si  efficace que l'on ne pouvait être que curieux du résultat. C'est une très bonne surprise à l'arrivée ! Un trait épuré qui fonctionne, une chronologie légèrement modifiée qui ne laisse aucun élément de côté et des dialogues entièrement retranscrits. L'intrigue a toujours autant de force et au bout de quelques pages, nous voilà emmené au bout du monde.


Pour ma part, j'ai une préférence pour le roman, qui dans ses moments d'apaisement offre une vraie bulle d'air au lecteur, minuscules face aux fantastiques paysages de l'Alaska. De plus, sans narrateur, (ce qui est agréable) la bande dessinée écarte pas mal des sentiments et réflexions des personnages dans la première partie de l'histoire.

Elle reste cependant une bonne œuvre complémentaire à lire sans hésiter !


Sukkwan Island, de David Vann aux éditions Folio - 7€
Sukkwan Island, d'Ugo Bienvenu aux éditions Denoël - 22,90€

mardi 10 février 2015

Coup de coeur : Venez lire notre société actuelle !

Vernon Subutex, ce n'est pas une marque de sport, le nom d'un vaisseau spatial ou d'un nouveau médicament. C'est le nom du nouveau livre de Virginie Despentes, et accessoirement de son héros. Aux dernières nouvelles, Virginie Despentes publiait un roman, Apocalypse bébé en 2010, remportant ainsi le prix Renaudot, et adaptait un de ses romans en film, en salle en 2012, Bye bye Blondie. Aussi pour sa prochaine œuvre, nous ne savions pas trop quoi attendre... Personnellement les deux me conviennent même si je préfère un livre, histoire de pouvoir me délecter de chaque mot. Nous sommes servis puisque le mois de janvier nous a apporté le premier tome... D'une trilogie ! Vernon Subutex tome 1 est donc le premier né et appartient à une très bonne (et très grande) famille.

C'est l'histoire d'un disquaire, sans emploi depuis l'effondrement de l'industrie du disque. Il survit en vendant, depuis chez lui, des chefs-d’œuvre encore en sa possession via ebay. Un beau jour les huissiers saisissent sont appartement, lui donnant un mois pour récupérer ses biens, envoyés dormir dans un box. Bam. Vernon est à la rue. Son nouvel objectif, trouver une âme charitable qui l'héberge assez longtemps pour qu'il puisse échafauder un plan et retrouver ses biens. Vernon parcourt alors Paris et redécouvre des amis qu'il avait laissé vingt ans plus tôt. Et en vingt ans il s'en passe des choses... Anciens rockeurs devenus bobos ou riche héritiers, tout y passe avec une vraisemblance folle. Critique de notre société, portrait de notre ville, Vernon Subutex est une vraie comédie humaine, une fresque contemporaine et Virginie Despentes a ce talent de plonger dans notre intimité à tous sans que cela ne soit une seconde agaçant ou caricatural.

Ajoutez à cela une touche de policier avec un vieil ami de Vernon, Alex Bleach, star mondialement adulée, qui meurt au début de l'histoire. Et qui se retrouve avec des enregistrements inédits en sa possession ?! Le monde du cinéma s'en mêle alors et ce n'est que meilleur.

Un retour en grandes pompes, mais pouvait-il en être autrement de la part d'une auteure française des plus engagée et influente d'aujourd'hui ?



jeudi 29 janvier 2015

Evénement : Préparez-vous à passer une soirée magique !


Fans de l'univers de Harry Potter ? Votre heure est arrivée ! Les éditions Bloomsury Publishing UK ont crée la Harry Potter Book Night, un événement relayé mondialement et le seul endroit à Paris pour le célébrer c'est... Votre librairie préférée !! Le jeudi 5 février, nous vous accueillerons donc dès 18h !




Dans un premier temps, jusqu'à 19h des activités seront prévues pour les enfants âgés de huit à treize ans : création de baguettes magiques, quiz
Dans un second temps, dès 19h30, les plus grands sont conviés à venir célébrer le monde magique du jeune sorcier (qui aurait quand même 35 ans cet année...)
Dégustations magiques, quiz, extraits de films, concours du meilleur déguisement, rencontre avec la Fédération de Quidditch Français, tout est fait pour s'amuser et s'émerveiller



Vous pouvez trouvez plus d'informations et nous posez vos questions sur la page facebook de l'événement : #
Attention : le nombre de places étant limité, il est impératif de réserver votre place par téléphone au 01.42.27.43.87
Attention : les inscriptions pour la deuxième partie de soirée sont closes !



jeudi 8 janvier 2015

Road trip littéraire, pour commencer l'année du bon pied !

Que diriez-vous de partir une année, emportant amour et enfants, pour traverser les États-Unis et le Canada à la rencontre d'écrivains talentueux ?! C'est l'aventure dans laquelle se sont lancé Guillaume Binet, photographe et Pauline Guéna, auteure. Le résultat: un livre splendide qui regroupe les entretiens de pas moins de vingt six artistes de genre, de sexe, d'origine et d'opinion différentes: Gilles Archambault, Margaret Atwood, Russell Banks, John Biguenet, Joseph Boyden, T.C. Boyle, James Lee Burke, Craig Davidson, Patrick deWitt, Jennifer Egan, Richard Ford, James Frey, Ernest J. Gaines, Siri Hustvedt, Laura Kasischke, William Kennedy, Dennis Lehane, Thomas McGuane, Dinaw Mengestu, George Pelecanos, Ron Rash, Joanna Scott, Jane Smiley, David Vann, John Edgar Wideman et Martin Winckler. Réunis par l'amour de l'écriture, de la lecture et du partage, tous nous offrent une vision de leur monde et nous livrent leurs petits secrets de fabrication : à combien de pages écrites est évaluée une bonne journée ? D'où viennent les idées ? De quelle façon se sentent-ils américain ?

On en apprend beaucoup
, et il est amusant de comparer les réponses, de se faire une idée du panorama de l'écriture nord américaine, comparer le style des différents états... On remarque par exemple des différences éditoriales importantes par rapport à la France, ou le fait que beaucoup d'auteurs commencent par des cours d'écriture (comme beaucoup de chanteurs, des cours de chants.)
Le livre est auréolé de poésie grâce aux photographies de Guillaume Binet au cours de leur périple. Enfants, paysages, passants, tout est là pour nous faire voyager, en plus des interludes entre les entretiens qui nous situent parfaitement le contexte. Si vous ouvrez le livre pour un auteur en particulier, vous pouvez être sûr d'en découvrir un autre encore inconnu à votre bataillon... Vous pouvez être sûr d'avoir envie de dévorer les ouvrages que vous n'avez pas encore lu, ou bien de les relire ! Définitivement, ce livre est un bijoux. Ce fut une fantastique idée de cadeau de Noël mais ne lire des beaux livre qu'une fois par an serait trop dommage, aussi nous vous le conseillons très vivement, dès maintenant !!


Lire l'Amérique des écrivains
, c'est partir en voyage. C'est en prendre plein les yeux et avoir une occasion de découvrir, de réfléchir, et pourquoi pas de commencer à écrire !



NB : le livre est en rupture momentanée, mais sera réimprimé très bientôt !